Photographies : Florian Amoser
Alors que l’été nous avait tous séparé, que chacun avait pris sa valise et le train en direction de son chemin, Virginie et Nicolas ont trouvé l’occasion de reprendre la route, mais ensemble, l’A16 et sa mythologie se prêtent alors au jeu de leurs nouveaux contes.
Les voyages en voiture sont toujours le lieu d’histoires. Nicolas et Virginie ont remonté l’autoroute et le temps avec. Les vitres deviennent des écrans et on y projette des animaux fantastiques. Les bêtes parlent et ressuscitent pendant que les mots dansent ensemble entre les arbres et les lignes blanches. Comme un sabbat, une grande farandole le long du macadam s’organise et courre sur l’asphalte.
Ceux que l’on n’écoute jamais, à défaut de tendre son oreille – ou son esprit – prennent enfin la parole pour proposer leur commentaire. Ils deviennent nos guides et interprètes, pour regarder de nouveau, la forêt, ses créatures et notre imaginaire.
Les dinosaures ne sont pas morts, enfouis sous la route. La bonne étoile veille sur eux et sur les conducteurs. Les mélopées font danser les Jurapontesc Courtedoulensis.
Il y a ce parfum d’enfance, de route de vacance, de rythmes pop 2000, qui nous berce et nous transporte dans une nouvelle dimension. Depuis le siège passager ou près du lac, notre esprit vagabonde sous la protection d’une autorité douce, qui rassure : la maire mère est toujours là, même si nous avons grandis.
Et les chemins d’hier pavent ceux d’aujourd’hui. Peu importe ce qu’on voudra effacer, tout resurgira comme dans un songe. Laissons nous emporter sur l’autoroute, sur la route migratoire que l’on a cru inventer, pour mieux retracer leurs pas, gigantesques et sans âge.
Adèle Anstett
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Nicolas Ponce (Courtedoux, 1998) et Virginie Sistek (Lausanne, 1999) diplômé.es cet été de l’écal proposent pour la 194 vitrine une pièce inédite produite en collaboration.
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A040404 a bénéficié du soutien généreux du Canton du Jura