Aventures hebdomadaires en pyjama,
de notre lit aux berges magnétiques,
glissons dans le tube couleur topaze,
pantoufles pneumatiques aux pieds,
sur l’étendue chancelante de mélodie,
un azur vaporeux s’étend.
Presque la nuit. La fleur s’épanouit.
Immergée depuis plusieurs années dans une pratique sous-marine, Flora Mottinivoskisović, de son baton de sourcière, soulève les algues et remue la vase. Redonnant de l’oxygène aux surfaces endormies, elle explore là où le courant a déjà usé les pierres. Elle y trouve une matière douce et vibrante qui, au fond de sa fantaisie, devient formes, espaces, dunes et vaguelettes.
Chercher ce qui se passe derrière la matière, chaparder les couleurs éphémères de la lumière dans les rictus de l’eau, dans la vitesse (lenteur) des nuages, c’est le travail de Florinetto Mottinophile. Une gamme de risographies qui comme des sonnets mélodiques viennent chatouiller le fond de nos oreilles et ajuster notre imagination, pour laisser nos doigts pianoter des airs préférés …
Au centre, un grand format, comme pour cibler un point à l’horizon, mirer nos rêves pour nous aider à les comprendre, pour focusser notre attention avant de parcourir les cinquante fragments de paysages encadrés 30 x 30 dont Flora, chercheuse et malacologiste de cartoon, aura jalonné le long de la route.
Fascinée par une science-fiction amusante et l’histoire de l’aviation, animée par les formes gonflables autant que par la propriété des métaux, sensible aux détails que les fossiles ont laissé sur notre parcours, elle propose dans son travail des espaces chimériques, fabuleux, et pourtant familiers — rendant hommage à une culture populaire et un imaginaire collectif décomplexé où le ressenti des ciels et des océans infinis flirt avec l’écran de télévision et les bandes dessinées de nos premières vacances.
Robin Arthur Girod